Patria o muerte

Présentation

 

 

Paris, octobre 1969. Un étudiant, qui n’étudie plus guère, Frédéric, rencontre une jeune femme, Marina, exilée volontaire de la révolution cubaine. Il la séduit par accident et se trouve emporté dans une passion où dépendance rime avec destruction. Le récit polyphonique de cette liaison tourmentée, entre autres à partir des anciens carnets de Frédéric, nous plonge au milieu d'étranges personnages, latino-américains surtout, partisans de l’action violente… C’est pour l’un d’eux, Karayan, que Marina quitte son compagnon. Français et fils de résistants juifs, le rival de Frédéric s’est un moment égaré dans une guérilla castriste hors d’époque avant de basculer dans la délinquance. Jugé pour d’atroces meurtres, il bouleverse l’opinion publique par une rhétorique qui joue avec talent sur la culpabilité enfouie de la collaboration avec l'occupant. Grâce aux jeux d’influence de ses anciens camarades, il sera finalement acquitté.

Sur de fragiles informations, on a voulu voir dans son assassinat, trois ans plus tard, la revanche d'un groupe policier extrémiste sur un verdict judiciaire manipulé. Mais la disparition brutale du personnage reste encore mystérieuse.

Dans ce roman, où les voix cathartiques de l’histoire personnelle s'entrelacent avec celles de l’époque, Dominique Perrut dévoile les inédites coulisses latino-américaines d'une affaire qui ressuscite l’inquiétant fantôme de Pierre Goldman. Recoupant confidences amoureuses et analyse judiciaire, son enquête bouscule la loi du silence qui pèse encore sur ce personnage mythique des années soixante-dix...

Dominique Perrut vit à Paris où il travaille comme consultant et enseignant. Patria o muerte est son troisième roman.

01-10 ISBN 978-2-207-25931-3

 

 

La presse salue "l'invention d'une écriture"

 

Entre les lignes d'un roman en tous points remarquables, Dominique Perrut met à bas le dogme de l'innocence d'un gauchiste devenu malfrat. Le Figaro magazine, 9 janvier 2010.

 

Dominique Perrut parvient à s'arracher aux enjeux groupusculaires périmés grâce à sa splendide narration. Trois temps : celui des notes, celui du récit, celui du souvenir. Une écriture débordant le cadre nostalgique, dont le livre conte aussi la maturation. Le Magazine littéraire, Janvier 2010.

 

Patria o muerte est… le roman d'un milieu et d'une époque que Dominique Perrut… reconstitue avec la vivacité douloureuse des illusions perdues… Ce roman repose sur une construction efficace et complexe qui fait son originalité… C'est pourquoi il s'agit d'un beau travail de fiction à partir d'un dossier toujours brûlant. J.-M. M. LivresHebdo, 11 décembre 2009.

 

À mille lieues des témoignages de circonstance, Patria o muerte bénéficie d'une narration si brillante que l'on ne peut qu'y déceler l'empreinte d'un romancier ayant longtemps travaillé ses techniques avant de les appliquer à son sujet réel. D'ailleurs au roman de l'affaire Goldman s'ajoute celui de l'invention d'une écriture… Alexis Brocas, 9 janvier 2010.

 

Ces dernières années, quelques publications avaient un peu écorné le mythe Goldman. Mais rien en regard de l'extraordinaire roman à clés signé Dominique Perrut, ancien militant de la bonne cause du peuple. Un livre de salut public aux allures de pavé dans la mare. Écrivant tout haut ce que tout le monde pense tout bas, y compris ses thuriféraires de naguère, l'écrivain dénonce : l'aveuglement des uns, le silence des autres, les illusions de la violence, les accusations mensongères, les petits arrangements avec sa conscience. Jean-Christophe Buisson, 9 janvier 2010.

 

… le lecteur a surtout, et c'est ce qui fait la force de ce récit dense et douloureux, le loisir de rentrer dans l'intimité de la vie de Frédéric, qui revient sans cesse comme le doux bruit d'un ressac sur des souvenirs précis, émouvants poignants d'une bande de révoltés voulant changer le monde par l'action violente. Marine, Discordance.fr, 15 janvier 2010.

 

Goldman coupable ? Les indices fournis ici, sous la protection juridique du roman, valent pour un troisième jugement rendu in absentia…Claude Arnaud, Le Point, 25 mars 2010.

 

 

La force et l'originalité du livre

 

Patria o muerte repose sur une mise en tension entre deux pôles. D'une part, la scène de l'intime : la spirale destructrice née de la rencontre entre Frédéric, personnage narrateur, et Marina, sa compagne cubaine. D'autre part, la scène sociale : l'effrayante histoire de Karayan, accusé devant la justice d'horribles méfaits, support de l'histoire transposée de Pierre Goldman, dans les années 70. Patria o muerte fait ainsi le pari d'un renouvellement de la fiction autobiographique, organisée ici selon trois voix en quête du passé, pour en faire le cheval de Troie conduisant à la mise en pièces méthodique du mythe qui a galvanisé toute une  génération.

 

Le récit de la liaison tumultueuse de Frédéric avec Marina, nous plonge, chemin faisant, dans les doutes qui tenaillent celui-ci quant à l'affaire Karayan. Le narrateur entreprend une enquête systématique, rassemblant documents et témoignages. Ces éléments mettent en évidence la distance qui sépare la réalité de la construction imaginaire faite autour de ce gauchiste psychiquement fragile, aspiré dans une dérive vers le banditisme.

 

L'intrigue quasi-policière montre comment se construit, au mépris des faits, une croyance collective. Ces fables s'enracinent dans l'inconscient d'un temps donné et c'est de là qu'elles tirent leur puissance. Préserver en Karayan la dernière icône dans la débâcle des idéologies révolutionnaires constituait pour une génération un enjeu essentiel. La fiction autobiographique devient l'outil du démontage d'un mythe, que l'auteur qualifie de "maladie sociale de la pensée "

 

 

 

 

 

 

 

Extraits d'interviews de l'auteur

 

 

 

Si vous deviez mettre en avant une phrase de votre livre, laquelle choisiriez-vous ? La première, évidemment : "La nuit dernière, j'ai rêvé de toi ; ça devient rare ; enfuies, maintenant, enfouies, les images du songe." Pourquoi cette phrase me demanderez-vous peut-être ? Parce qu'elle a surgi un jour, il y a si longtemps, elle s'est inscrite au réveil, dans une douleur nostalgique, tenace et douceâtre ; parce que le livre ne pouvait s'ouvrir ni se refermer autrement que sur un rêve, comme pour enfermer dans une parenthèse onirique cet épisode de la folle légende des humains. Choixdeslibraires.com

 

Qu'aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ? Les jeunes gens traversent une période charnière, qui sépare l'adolescence de l'âge adulte. Et c'est souvent une époque de turbulences, d'état émotionnels tels que les événements, personnels ou sociaux, s'impriment dans le vif. Les images de cette période, je n'ai jamais pu m'en défaire, elle m'ont taraudé pendant des décennies. J'avais perçu l'envers d'une affabulation construite sur un personnage douteux… Ce livre parle des années soixante-dix, je l'ai écrit pour que des lecteurs d'autres générations m'accompagnent dans une enquête. Celle-ci montre comment naissent et se développent de telles légendes, et j'espère qu'ils montreront, puisse ce livre y aider, plus de discernement que leur aînés face aux maladies de la pensée auxquelles ils seront confrontés. Choixdesbibliothécaires.com